mardi 21 septembre 2010

KALEMIE:LA CDJP ET LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES


A Kalemie, la CDJP, Commission Diocésaine Justice et Paix, de l'Eglise catholique organise depuis lundi, 20 septembre 2010, une session de formation des formateurs à la Maison de la Femme à la prise en charge psychosociale des victimes de violences sexuelles. Objectif : rendre efficaces et professionnels tous les acteurs de défense des droits de la femme dans leur prestation.
La formation entre dans le cadre des renforcements des capacités des intervenants dans la prise en charge psychosociale des victimes des violences sexuelles au Tanganyika. 25 participants dont la majorité sont des femmes issues des associations féminines, de la synergie des femmes, membres de la Société Civile du Tanganyika, qui militent pour la défense des droits de la femme. Il se retrouve aussi des déléguées, femmes, en provenance de Kabalo, Kalemie, Kongolo, Manono et Nyunzu. La CDJP organise cette activité avec les financements de Pooled Fund à hauteur de 4000 dollars américains. Deux animateurs, Sr Pétronelle IFA, Présidente de l’Ong PEVCA de Kisangani et Victor Buhendwa Wendo, enseignant à l’ISDR, Institut Supérieur de Développement Rural, de Bukavu.

LE NOMBRE DE CAS DE VIOLENCES SEXUELLES OBSERVE EN AUGMENTATION.

La CDJP a réalisé que des années viennent de passer sans une formation assurant le renforcement des capacités des formateurs de terrain sur la prise en charge psychosociale des victimes de violences sexuelles. La dernière formation des prestataires dans ce domaine remonte à décembre 2005 début de janvier 2006. Ce temps de silence, pour ne pas reprendre l’expression de Mme Opportune Bilonda du REFETANG, Réseau de Femmes du Tanganyika, n’a pas empêché aux bourreaux de poursuivre leur sale besogne dans la region. Pour preuve, les chiffres de victimes de violences sexuelles sont alarmants. Pour l’unique mois d’août dernier, la CDJP a enregistré 168 cas de violences sexuelles au District du Tanganyika. Parmi les victimes, se retrouvent aussi des enfants de 3 ans dont un seul cas concerne un garçonnet de 5 ans de Bendera, à 120 km au Nord de Kalemie, victime de pédophilie dans une carrière minière d’or de Bulongo.
Les localités de Kalemie et Kongolo se disputent la première place par le nombre de victimes de violences sexuelles. Viennent ensuite les localités de Nyunzu, Kabalo et Manono. Des localites ayant été le théâtre de combats sanglants entre différents belligérants dans les guerres que la République démocratique du Condo a connus entre 1998 et 2001 dans la partie de l’Est.
La CDJP affirme à la fois assurer depuis plusieurs mois une prise en charge psychosociale, médicale et judiciaire des victimes des violences sexuelles. Toutefois, la CDJP constate avec regret un manque de sérénité de la part de ces partenaires judicaires dans le traitement des dossiers. Selon la loi congolaise en matières de violences sexuelles, un dossier sur le cas de violences sexuelles doit être traité endéans de 3 mois, une fois fixé auprès des OPJ jusqu’au tribunal. La CDJP indique aussi que la plupart des bourreaux mis aux arrêts obtiennent vite la mise en liberté provisoire. Une situation qui ‘’ victimise’’ les victimes, pour ne pas reprendre l’expression d’Athanase KITUKA, Superviseur principal de CDJP. Enfin, la CDJP fait savoir entre autres difficultés rencontrées dans l’exercice de ses activités, les problèmes liés au transfert des bourreaux des milieux ruraux au Parquet de Grande Instance de Kalemie. Pour la plupart des cas, le transfert des bourreaux est souvent mis à la charge des familles de victimes. Ce qui alourdit davantage la charge des familles au départ affectées par le problème de violences sexuelles.

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