A l’hôpital général, ce sont les chants et les danses d’une dizaine des femmes aux visages poudrés en blanc qui attirent la foule. Toutes ces femmes scandent des chants traditionnels devant la porte principale de la maternité; des chants émaillés des quolibets que la société tolère à pareilles circonstances à l’endroit du mari de la femme. Dans la salle, les triplés dont une seule fille placée au milieu sont allongés dans un même lit en attendant que leur mère sorte de la salle technique.
C’est dans cette salle technique que trois accoucheuses visiblement contentes et fières à la fois d’avoir accompli leur devoir de sages femmes apportent les derniers soins à la mère. Elle est au milieu de la salle allongée dans un lit. Les femmes accoucheuses indiquent que la mère a beaucoup saigné ; un sérum est en cours d’administration. Agathe BANAMUPENDA, c’est son nom, remercie son Dieu pour lui avoir fait des merveilles. Trois enfants, cela n’arrive pas tous les jours. Toutefois, renchérit Agathe, nous n’avons pas assez de moyens. Mon mari est cultivateur et les récoltes ne sont pas abondantes pour nourrir trois enfants qui arrivent d’un coup.
Le mari de la femme, cultivateur de son état, a les habits tout en blanc. Lui aussi n’a pas échappé aux femmes danseuses malgré tout. Il se dit bouleversé ; lui qui s’attendait à un enfant, déclare-t-il. Le père de triplés appelle à l’assistance aux gens de bonne volonté pour supporter la charge des enfants. La préparation de maternité pour un enfant que j'attendais m'a coûté une saison culturale , mais avec trois enfants; les choses se compliquent maintenant. Je lance un appel à l'aide; je suis prêt à recevoir n'importe quoi pour les faire grandir dans la joie, a souligné le pere des triplés assis dans un coin de la salle.
Cette nouvelle naissance de triplés est le troisième cas intervenu en l’espace de 10 ans à Kalemie.