A Kabalo, 300 km sur la voie ferrée à l’Ouest de Kalemie, l’ong danoise de déminage Dan Church Aid, DCA, en collaboration avec l’ong sud africaine MECHEM, a remis officiellement ce jeudi 3 avril l’axe routier Katelwa-Katutu, long de 6 km, aux autorités civiles de District du Tanganika. L’ouverture de cet axe routier intervient après des travaux de nettoyage effectués sur des mines et autres engins non explosés. L’événement s’est déroulé à Katutu, 12 km au Sud de Kabalo, en présence de nombreux habitants. Pour des populations, le danger est en partie écarté mais les activités des champs restent perturbées à l’intérieur des villages dans cette partie du Nord Katanga.
L’ouverture de l’axe Katelwa - Katutu est une victoire sur les mines, c’est en ces termes que le Commissaire de District assistant en charge de l’Administration, Alexis KATEMPA KAYEMBE, s’est exprimé en coupant le ruban symbolique. L’axe Katelwa Katutu, long de 6 km, constituait une surface dangereuse à cause des mines anti-personnelles et des engins non explosés dans le Territoire de Kabalo.
Pour la petite histoire, Kabalo a été la ligne de fronts des armées belligérantes pendant la période trouble de 1998 . D’une part, l’armée du Rassemblement Congolais pour la Democratie – RDC - appuyée par les troupes étrangères et d’autre part, l’ex-armée du gouvernement avec ses alliés. Plus de 500 bombes sont tombées sur la tète de Kabalo. Et Kabalo est pour l’ong de déminage, Dan Church Aid, une zone dite dangereuse à cause du nombre excessif de mines et engins non explosés parsemés sur l’ensemble du territoire. La localité de Kabumba dans le territoire de Kabalo est, pour la meme source, le plus grand champ des mines qu’ait enregistré en particulier le District du Tanganika et la RD Congo en général.
L’ouverture de l’axe permet la circulation des personnes et des biens sans aucun risque, a affirmé le Commissaire assistant Alexis KAYEMBE. Le Commissaire se dit satisfait du désenclavement des localités longtemps séparées par des mines et autres engins non explosés.
La situation de mines dans le District du Tanganika reste encore préoccupante. Selon Dan Church Aid, le Katanga représente à lui tout seul, 581 zones dangereuses. Le District du Tanganika constitue l’une des surfaces à surveiller à cause des mines. Selon la même source, le Territoire de Manono vient en seconde position après le Territoire de Kabalo. Il y a aussi la localité de Nyunzu. Toutefois les deux dernières localités, Manono et Nyunzu, représentent des réalités tout à fait différentes telles que Nyunzu possède plusieurs zones minées mais en petites surfaces dites dangereuses tandis que Manono représente une carte dont la situation sur les mines reste préoccupante ; Manono compte moins de zones minées, 4 seulement, mais en très grande surface souillée, indique APAME SAIDI, Chef du Programme National de Déminage auprès de Dan Church Aid.
Sur l’axe Sud de District du Tanganika, la région qui couvre les localités de Pepa, Kapondo et Lofwasi, entre le Territoire de Moba et le Territoire de Pweto, a été considérée par les ongs de déminage comme une région à risque de mines. Les travaux de déminage encours d’exécution par l'Ong MAG, Mines Group Advisory, ont réduit sensiblement le risque des mines dans cette partie de la Province du Katanga.
Par ailleurs, le Territoire de Kongolo constitue pour les ongs de déminage, la seule surface la moins concernée par les problèmes des mines au District du Tanganika.
Toutefois, le Katanga totalise 224 victimes de mines, enfants, femmes et hommes confondus, dont la majorité se trouve à Kabalo et spécialement dans les villages environnant Kasinge, Munekelwa et sur la route qui mène vers Kakuyu, affirme Dan Church Aid dans son dernier rapport sur la situation de mines publié à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre les mines anti-personnelles. Ce qui a pour conséquence, la diminution des activités champêtres dans ces secteurs à cause de mines.
Sur ce tableau sombre des mines, une note positive tout de même : la sensibilisation qui a été menée par les Ongs de déminage dans les zones dites dangereuses a fait considéraiblement diminuer le nombre de victimes des mines anti-personnelles parmi les populations.
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