mardi 29 décembre 2009
NORD KATANGA:LE PALUDISME FAIT DES VICTIMES PARMI LES ENFANTS
Au Nord du Katanga, épidémie déclarée de paludisme grave avec anémie depuis la semaine du 7 décembre 2009 dans le Territoire de Manono, une localité située à 450 km au Sud de Kalemie. 10 morts viennent d’être enregistrés en l’espace de deux jours. La situation inquiète les autorités civiles et sanitaires de district. L’Ong Médecins Sans Frontières, MSF-Hollande, est signalée arrivée à Manono tandis qu’à Kalemie, la fréquence transfusionnelle due au paludisme reste préoccupante.
L’épidémie a déjà tué des dizaines de malades sur la centaine des cas de paludisme grave avec anémie enregistrés en 3 mois au Bureau Central de la Zone de Santé de Manono. Le fléau sévit sur Manono alors que l’Hôpital Général de Réference est dépourvu de médicaments. Le manque de médicaments contraint beaucoup de malades de recourir auprès de tradipraticiens, aux centres de santé privés voire des pasteurs d’église rendant ainsi difficile de connaitre le nombre exact des morts. La majorité des victimes sont des enfants.
L’Ong MSF-Hollande arrivée en mission d’évaluation a vite largué des kits à l’Hôpital pour la prise en charge gratuite des cas graves de paludisme. Les communautés se sont mobilisées de leur côté dans un Comité de lutte contre le paludisme pour sensibiliser les populations à conduire les malades à l’hôpital dès l’apparition des premiers symptômes de paludisme. Ce comité que supervise l’Administrateur de Territoire, Jean-Symplice SIYAKA, a ouvert une caisse d’appui avec à son actif plus de 300 mille francs congolais collectés pour les malades sans ressources.
Le Médecin Inspecteur du Tanganyika indique qu’il s’agit d’une épidémie déclarée de paludisme. Le Dr Adalbert NGANDWE dit mener un plaidoyer auprès des partenaires avec l’espoir d’obtenir les médicaments de première ligne pour combattre l’épidémie à Manono.
Au moment où cette localité de Manono, riche en étain, cherche éperdument des moyens pour se débarrasser de la maladie, le paludisme grave provoque une semaine après Manono l’anémie chez de nombreux malades admis au Centre de Transfusionnel de CATAL de Kalemie. Les fréquences transfusionnelles se révèlent inquiétantes, observent les infirmiers traitants. La moyenne journalière de transfusion est évaluée à 30 cas. 75% des malades transfusés sont des enfants de moins de 5 ans souffrant de paludisme grave avec complications d’anémie. Ce constat que fait le Médecin Chef de Zone de Santé intervient à l’occasion d’une séance d’évaluation du paludisme dans la ville de Kalemie.
C’est au total 557 cas de transfusion sanguine dont la majorité touche les enfants que le Centre Transfusionnel a admis en décembre 2009. Il s’agit d’un record battu par le paludisme grave avec complications par anémie, indique l’Infirmier du centre, Michel LUTALA, pour l’unique mois de décembre en cours au Centre Transfusionnel de CATAL. Une augmentation progressive observée depuis octobre dernier mais jamais enregistrée depuis la création, il y a 9 ans, du Centre Transfusionnel. Une situation qui intervient alors que l’appui des ongs sur la prise en charge des malades diminue à la pédiatrie de l’Hôpital Général de Référence de Kalemie, précise la même source. A ces causes majeures, l’Infirmier du Centre de Transfusion énumère aussi des facteurs climatiques, l’intoxication médicamenteuse des malades avant d’atteindre l’hôpital, la pauvreté qui frappe les populations et le manque d’informations précises sur la maladie et ses complications favorisant l’expansion du paludisme.
La fréquence transfusionnelle que déplore le Centre Transfusionnel se déroule alors que l’Hôpital est privé d’électricité ; ce qui complique les nombreuses interventions nocturnes s’effectuant aux lampes-tempêtes.
Toutefois, le Médecin Chef de Zone de Santé appelle les populations à conduire à l’hôpital tout malade présentant des signes de paludisme. Le Dr Franck BITILAZI insiste aussi sur l’assainissement du milieu pour limiter la reproduction des moustiques qui prolifèrent la ville.
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