vendredi 20 juin 2008

KALEMIE:20 JUIN, LES REFUGIES A L'HONNEUR


Au Nord Katanga, le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés a organisé à l’occasion de la Journée Mondiale des Refugiés, ce vendredi 20 juin, une grande manifestation sous le thème de '' Protection des déplacés internes et réfugiés '' au Stade Sendwe de Kalemie. A Kalemie comme à Moba ou à Pweto, un nombre important de rapatriés en provenance des camps de refugiés de Mozambique, Tanzanie et Zambie sont signalés réintégrés dans leurs zones de retour. Les opérations de rapatriement que le HCR organise dans la région réussissent grâce aussi au concours des communautés locales.

Ils sont depuis la période qui couvre 2007-2008 environ 11140 personnes rapatriées soit 3301 familles provenant des camps de réfugiés de Mozambique, Tanzanie et de Zambie à retourner dans la partie du Nord Katanga. Pour le haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés, les principales zones de retour restent Kalemie et ses environs avec un actif de 1086 familles, Moba avec 16800 familles et Pweto, 528 familles. Le HCR a organisé 27 convois pour l`année 2007. Une dizaine d’autres convois viennent d`être réalisés depuis le début de l`année 2008 pour l’ensemble de la région de District du Tanganyika.
Le rapatriement est pour le HCR et ses partenaires, un événement qui nécessite de grandes préparations. Le Chef de Bureau de la Sous-Délégation du HCR à Moba, Philippe Creppy, met en œuvre depuis le début des opérations de rapatriement au Nord Katanga tous les moyens logistiques. A cet effet, le HCR engage plus de vingt camions pour assurer le transport des rapatriés et bénéficie de l’appui à la fois du bataillon béninois déployé dans la région et de toute la population locale pour voir arriver les rapatriés dans de bonnes conditions en évitant le moindre incident.
Le retour est un événement de grandes joies et de grandes émotions. Des familles entières séparées par la guerre obtiennent des moments de se revoir réunifiées après des années de séparation. Le HCR obtient dans cette entreprise l’implication des autorités locales que cela soit à Kalemie, Moba ou Pweto.

Les rapatriés congolais qui bénéficient de ce traitement arrivent par le bateau Tanzanien Mwongozo sur le lac Tanganyika de Kigoma en Tanzanie ou de Mpulungu en Zambie. Beaucoup d`autres retournent par véhicules de Zambie au Nord Katanga sur la route de Pweto. D`autres encore mais en petit nombre retournent de Mozambique par avion du Camp de Maratane au district de Nampula à 25 km de la capitale Maputo. La compagnie Air Services assure le transport aérien des rapatriés de Mozambique. La majorité d`entre ces retournées sont pour l’ensemble des femmes et surtout des enfants nées en exil. Tous les rapatriés passent deux ou trois jours à leur arrivée dans des camps de transit aménagés par le HCR avant d’être réintégrés dans leurs familles ou leurs villages.

Ces rapatriées qui retournent par vagues avaient fui depuis 1998 les bruis des bottes et ceux de canons pendant la période de guerre qui a troublé la RDC. Certains rapatriés n`oublient jamais la grande marche effectuée de Kalemie en Zambie. Mme KABANDA KABEMBO, une enseignante, raconte qu’elle avait marché, à deux jours d’accouchement de Kalemie au Camp des Refugiés de Mwange en Zambie.

Pour la plupart de rapatriés voire des parents ou familles d’accueil, la peine endurée pendant la période d’exil s’oublie si vite au jour de retour. Roger SHABANI, devenu grand-père, a retrouvé ses enfants revenus pères et mères à leur tour.

EN août 2007, les opérations de rapatriement ont connu une suspension suite aux manifestations des populations qui avaient ciblé les installations de la MONUC et celles du HCR-Moba pour protester contre le retour des communautés de Banyamulenge à Moba. En octobre, le Gouverneur de la Province du Katanga, Moise KATUMBI CHAPWE de passage à Moba, est arrivé d’autorité pour restaurer la paix et rétablir l’autorité de l’État.

La sensibilisation des communautés à la tolérance s’en est suivie avec le concours des membres de communautés locales, la Société Civile du Tanganyika et celle de Moba. En début de mai 2008, les résultats ne s’étaient pas fait attendre, la reprise des opérations a été effective. Le premier convoi est venu dimanche 4 mai de la Zambie avec 446 rapatriés.
Par ailleurs la réintégration des rapatriés ne se passe pas sans problèmes. Mme Gudule NGENDA, une enseignante dans une école primaire de Kalemie, ne touche pas de salaires. Le contrôle a été effectué auparavant dans le secteur de l’enseignement avant son retour au pays. Gudule a huit enfants dont trois nés en exil.

mercredi 18 juin 2008

A la découverte de Kalemie:une termitière


De moins en moins il y a des termitières dans la région. La terre argileuse est recherchée pour la fabrication des briques cuites et la chasse aux fourmis rouges qui habitent les temitières font un bon plat pour les habitants du milieu. Les termitières sont ainsi détruites et deviennent rares. Dans les trous de termitières, logent souvent des serpents venimeux comme des cobras.
Par ailleurs, selon plusieurs sources recueillies auprès des communautés paysannes, les termitières constituent un lieu favorable pour en faire la dernière demeure pour les défunts membres de familles Pygmées. Lors de décès, les Pygmées creusent des tombes dans les termitières pour y enterrer les morts. Voilà ce qui explique l’absence des cimetières dans les villages de Pygmées, précise la source des paysans.

dimanche 15 juin 2008

KALEMIE: PAS DE SANG EN BANQUE AU CATAL


A KALEMIE, la ville n’a pas observé le 14 juin une moindre manifestation ni une quelconque cérémonie particulière pour commémorer la Journée Mondiale du don de sang ; pas moins encore au Centre Transfusionnel de CATAL de Kalemie. Et pourtant, pour l’unique année 2007, le Centre Transfusionnel de CATAL a réalisé 2442 transfusions dont la moitié concerne les enfants et 713 autres nouvelles transfusions au cours de cinq premiers mois de l’année 2008 ont également touché les enfants, a déclaré le Dr Jean-Marie Tshilumba, le Point Focal de la Sécurité transfusionnelle de District du Tanganyika. L’absence de toute manifestation se justifie par les difficultés d’approvisionnement en intrants et en banque du sang que rencontre le Centre Transfusionnelle de CATAL. Une situation qui intervient lorsque sur place, le nombre de malades dans le besoin augmente parmi les enfants.

Le manque d’intrants comme des poches et d’autres tests de dépistage des maladies transmissibles tels que l’hépatite B et C, le VIH-SIDA et la syphilis et l’absence de partenaires d’appui aux activités du Centre Transfusionnel de CATAL bloquent le fonctionnement normal du Centre. Les transfusions sanguines tournent au ralenti et beaucoup de malades rencontrent des difficultés pour obtenir du sang, affirme le Responsable de laboratoire de CATAL, John MAGUBU.

Au début de la création en 2006 d’une Banque de Sang au Centre Transfusionnel de CATAL grâce à l’appui matériel de la Coopération Technique belge et du Centre provincial de Transfusion, note le point focal de district, Dr Jean-Marie Tshilumba, six collectes de sang ont été organisées de janvier à septembre 2006 avec succès. Et des vies ont été sauvées.

La même source indique que 82 donneurs sont aujourd’hui fidélisés et forment une bonne fondation des donneurs bénévoles. Parmi ces donneurs bénévoles, se retrouvent des scouts, des chrétiens catholiques parmi lesquels des jeunes Kizito et des filles Anuarite. Le manque de motivation a découragé les donneurs bénévoles, note par ailleurs le Responsable de Laboratoire au CATAL. A cet effet, le Centre Transfusionnel recourt maintenant aux donneurs familiaux voire d’autres donneurs payants pour répondre aux besoins des malades. Une démarche qui court des risques à cause des tests sérologiques qui manquent souvent au centre, a tenu à préciser John Magubu.

La plupart des malades dans le besoin de sang sont en majorité des enfants de 0 à 5 ans. Le Centre Nutritionnel de Kalemie note à ce sujet qu’un nombre croissant d’enfants transférés au Centre Transfusionnel de CATAL présentent des pathologies liées à la malnutrition, au paludisme, à la fièvre typhoïde, aux maladies infectieuses comme la rougeole et pour des cas fréquents à l’intoxication aux produits indigènes. De rares cas d'accouchement difficile bénéficient aussi de sang de CATAL. Et il y a aussi les infections au VIH-SIDA. Beaucoup d'enfants admis au centre proviennent de Kalemie centre et des villages environnants.

Le Dr Jean-Marie Tshilumba déplore que l’électricité manque pendant cette période sur la ville de Kalemie à cause des travaux de remontage des pylônes tombés il y a plus de 10 ans ; des travaux qui sont entrepris par des agents de la Société Nationale d'Electricité - SNEL - sur la ligne à haute tension provenant du barrage de Bendera, à 120 km au Nord de Kalemie. L’absence de l’électricité empêche donc la campagne de collecte et la conservation du sang prévue pour la Journée Mondiale du don de sang.

lundi 9 juin 2008

L'OSSTF/FEESO-Canada assiste le Club Unesco Ntcheko


C’est par un ‘’Ouf de soulagement ‘’ que le Directeur de Complexe Scolaire Zawadi, section du primaire, Dieudonné NSIMBA, a reçu le 27 mai 2008 les seize derniers pupitres bancs qui manquaient pour compléter l’ensemble des mobiliers de sept salles, soit 126 pupitres bancs. Ces matériels viennent d’être fabriqués aux ateliers ELKA de Kalemie grâce en partie de l’appui de mille dollars américains de la Fédération des Enseignants(es) du Secondaire de l’Ontario (OSSFT/FEESO) du Canada ; une assistance reçue le 14 mars 2008 au Club Unesco Ntcheko. Cette intervention, la deuxième du genre , parvient de la même fédération pour appuyer des actions entreprises par le Club UNESCO Ntcheko dans le domaine de l’éducation. La première d’une valeur de 800 dollars américains qui remonte au 25 mars 2005 avait été affectée à l’achat des premiers pupitres bancs. Toutes ces assistantes passent par le truchement bancaire de Michel Bonnardeaux, un ami canadien, qui a compris le sens profond des actions que mène le club au bénéfice des communautés locales.

L’assistance de l’OSSTF/FEESO arrive au moment où elle est fortement attendue d’une part pour renforcer les activités mises en application et d’autre part améliorer les conditions d’apprentissage au Complexe Scolaire Zawadi. Le Complexe Scolaire Zawadi est une action montée depuis 1999 en pleine période de guerre qu'a connue la République Démocratique du Congo, pour scolariser les enfants de la cité de Kalemie. Au sein du complexe scolaire, six classes du primaire fonctionnent le matin avec un effectif de 232 élèves. 256 autres de la petite enfance sont regroupés au sein de l’Espace Communautaire d’Eveil dans la même enceinte. Deux centaines de femmes adultes et filles mères confondues qui bénéficient d’un encadrement pour l’alphabétisation et la formation aux petits métiers comme la coupe et couture sont reçues l’après-midi de chaque jour ouvrable dans les mêmes bâtiments. L’organisation matérielle de toutes ces activités s’est retrouvée un moment coincée à cause du nombre insuffisant de pupitres bancs dans toutes les sept classes organisées. Certains enfants écrivaient à même le sol ou se servaient parfois de leurs propres genoux pour écrire. Les femmes en formation faisaient autant dans des classes où manquaient les mobiliers. La fabrication des pupitres bancs vient alors solutionner définitivement le problème, a déclaré le Directeur d’école, Dieudonné NSIMBA, bien rassuré.

C’est au total 126 pupitres bancs que compte aujourd’hui l’école à raison de 18 pièces par classe qui ont été fabriqués en grande partie par l’appui de la Fédération des Enseignants(es) du Secondaire de l’Ontario du Canada. Le reste de l’assistance évaluée à deux centaines de dollars américains sera affectée à l’achat du ciment pour la fabrication des briques qui vont être servies à ériger le mur de clôture de l’école.

C’est dans cette perspective que le Club UNESCO Ntcheko envisage la construction d’un nouveau bâtiment de quatre salles pour répondre aux besoins de l’éducation exprimés aujourd’hui sur le terrain. Premièrement, les nouvelles salles recevront les trois degrés de la petite enfance dans l’Espace Communautaire d’Eveil sans perturber le fonctionnement de l’école primaire. Cette nouvelle activité est conçue pour plusieurs années pour résorber dans un encadrement suivi la centaine des enfants de familles pauvres qui grandissent à la cité sans aucune moindre prise en charge. La plupart des parents, les femmes surtout, passent leur journée loin des enfants. La petite enfance reçue au complexe constitue à l’avenir une grande pépinière pour l’école primaire ; des enfants qui auront acquis des aptitudes sociales et communautaires qu’ils n’auraient pas eues si le Club UNESCO Ntcheko n’avait pas conçu le programme d’encadrement des enfants de 3 à 5 ans. Ensuite les femmes et filles mères en alphabétisation et celles en formation à la coupe et couture trouveront une salle propre à elles pour l’organisation matérielle d’un atelier. Les femmes encadreuses auront de l’espace suffisant pour organiser des séances d’apprentissage à la coupe et couture et un atelier de coupe et Couture attendu de tous les vœux sera monté pour réaliser à la fois une action et une unité de production qui donnera du travail aux femmes et filles mères. A cet effet, le Club UNESCO Ntcheko attend dans un avenir proche un nombre important de machines à coudre et d’autres accessoires, don de l’Ambassade des USA – Kinshasa, d’une valeur de 4 milles dollars américains pour appuyer le Centre de Coupe et Couture qui reçoit des femmes et filles mères en plein cœur de la Cité de Kalemie.

Pour réaliser ce nouveau projet, le Club UNESCO Ntcheko lance un appel à tous les bienfaiteurs, les femmes et hommes de bonne volonté : le club a des idées mais dispose de moyens très limités voire insignifiants; le club a besoin de votre appui. Il suffit de nous contacter pour nous aider à aider les communautés dans le besoin de l’éducation de sortir de l’ignorance.


Notre adresse de contact:


dimanche 1 juin 2008

Portes ouvertes aux Casques Bleus de la MONUC


A Kalemie, matinée ‘’ portes ouvertes aux Casques Bleus des Nations Unies ‘’ est au menu des activités organisées ce jeudi, 29 mai 2008, par le contingent béninois de la Mission de l’organisation des Nations Unies en RD Congo – MONUC- au Camp Bio Guerra de l’aéroport de Kalemie. Cette manifestation entre dans le cadre des festivités marquant le 60e anniversaire de la Journée des Casques Bleus des Nations Unies. Le contingent béninois arrivé à sa quatrième rotation dans le Nord Katanga a permis à l’occasion aux visiteurs et surtout aux nombreux étudiants venus de différentes institutions universitaires de Kalemie de ‘’ vivre une grande première jamais organisée dans le milieu’’, comme l’a bien déclaré Jean Michel Mutambala, Secrétaire Académique du Centre Universitaire de Kalemie, Extension de l’Université de Lubumbashi - UNILU. Les visiteurs se sont imprégnés de la réalité sur ce que sont réellement les militaires des Nations Unies, les activités que mènent les Casques Bleus déployés dans la partie du Nord Katanga et surtout leurs actions entreprises sur terrain au service du maintien de la paix et du développement des communautés locales.

Des stands construits pour la circonstance ont reçu la visite des participants suivie des explications. Des débats nourris entre étudiants et contingents béninois ont alimenté la plénière ainsi constituée. Déjà dans la matinée, les casques bleus du contingent béninois de la MONUC ont remis 4 lits et un lot de médicaments de première nécessité à l’Hôpital Militaire du 1er Groupement Naval de Camp Marin. Les Casques bleus du Bénin sont présents dans les Territoires de Kabalo, Kalemie, Kongolo, Manono, Moba et Nyunzu. Ils conduisent des missions et des patrouilles pour assurer la sécurité dans la région.
Tout en revenant sur les activités du 60e anniversaire des Casques Bleus, il est à noter que les autorités civiles, militaires et les invités présents ont eu aussi à assister à une démonstration des manœuvres exécutée par des chars M113 de la MONUC sur le lac Tanganika. Une visite des ponts que construisent les casques bleus béninois de la MONUC sur la ville et un match de football entre l’équipe des casques bleus du Bénin et la formation des étudiants de l’UNILU soldé par 3 buts à 1 en faveur des casques bleus béninois ont par la suite clôturé les activités organisée pour la journée des Casques bleus des Nations Unies au Stade Sendwe de Kalemie.

Par ailleurs, les Casques bleus des Nations Unies ont poursuivi au lendemain leurs activités sur le volet humanitaire en apportant vendredi matin de la farine et des médicaments de première nécessité à la Prison Centrale de Kalemie. Ce don composé de 11 cartons de farine, 6 cartons de médicaments, 2 cartons de boites de lait et un sac de sucre, arrive à un moment où il est fortement attendu, s’est ainsi exprimé la Directrice de la Prison Centrale de Kalemie. La Directrice Adèle MUTINGWA déclare que l’assistance des Casques bleus des Nations Unies cible 160 pensionnaires dont 5 femmes et 4 mineurs. La même source précise que ce don est un premier appui qui intervient après la dernière évasion du 6 mai qui s’est soldée par des casses et pillages systématiques de la Prison Centrale de Kalemie. 40 prisonniers sur un total de 220 ont réussi à cette occasion à se volatiliser dans la nature.

Les Casques bleus béninois qui se préparent à une prochaine rotation entrevoient des activités de formation des Forces Armées de la RD Congo – FARDC – et des membres de la Société Civile, ces derniers sur le programme de stabilisation de l’Est de la RD Congo que la MONUC a initié depuis un mois dans la région.